Les abus sexuels  sur les femmes et les filles de Bosnie-Herzégovine et la violence à leur encontre constituent une violation des Droits de l’Humain qui est de plus en plus reconnue. Malheureusement, des abus sexuels se produisent bien plus souvent que l’on écrit ou parlons de ce sujet.

  Un obstacle important auquel se heurte la lutte contre cette violence domestique est qu’elle n’est pas définie légalement par le Droit, le règlement ou les procédures de déposition en Bosnie-Herzégovine. Parce qu’elles appartiennent à une société fortement patriarcale, il est reconnu comme un principe informel que les femmes en Bosnie Herzégovine ne peuvent témoigner de la violence ou des abus sexuels dont elles sont victimes. Dans la plupart des cas, la société bosnienne considère ce type de violence comme relevant de la sphère privée.

  Des milliers de femmes sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine vivent en acceptant cette violence quotidienne qui affecte leurs vies car elles n’ont de moyens suffisants pour la combattre. Ces femmes portent leurs traumatisme et apprennent à vivre avec sans avoir d’occasions satisfaisantes pour en parler, trouver de l’aide et entretiennent un sentiment de honte et l’impression d’être reléguées au ban de la société. Elles sont consciente que si elles parlent ou essayent de trouver de l’aide, elles seront dénigrées ou exclues par leurs communautés et leurs familles.

  Ces comportements s’enracinent dans la structure sociale qui ne permet pas aux femmes et aux jeunes filles d’acquérir suffisamment de confiance en soi et d’y trouver leur place. Il est clair que cette violence sexuelle intervient à plusieurs niveaux et revêt des formes diverses, mais elle entraîne des souffrances semblables. Ce sont des blessures intimes qui marquent toute une société. Selon une enquête menée sur le canton Herzégovine Neretva, 76% des femmes ont été le témoin de telles violences et 56% l’ont subie ou le subissent encore.

  Il devient évident que les abus et la discrimination à l’encontre des femmes et des filles dans la région de Mostar, comme ailleurs en Bosnie-Herzégovine, reste une sorte de tabou dont on doit commencer à parler ouvertement. Il nous faut briser le mur du silence et rappeler cette question à la conscience de ceux qui se refusent encore à reconnaître son importance et sa gravité. Malgré la prégnance du problème de la violence en Herzégovine, il n’a jamais été pris sérieusement en considération par le public et les institutions gouvernementales. Il semble par conséquent que la question reste en marge de la société, sans qu’il soit tenté d’y apporter une réponse.

  Un des objectifs que se donne le V-Day est de lutter contre les préjugées qui fondent cette violence, ainsi que d’offrir la possibilité aux femmes et aux hommes d’être informés et d’apprendre plus à propos de leurs droits et de leurs identités. Partout dans le monde, des femmes sont conscientes que nous vivons dans un monde où elles ne sont pas sûr de n’être un jour victimes de discriminations et d’abus sexuel.